Aureliano ne se rappelle pas vraiment des premières années de sa vie, à part d’une petite maison  qui fait toujours naître une sorte de nostalgie en lui, lorsqu’il s’en souvient. Mais, pragmatique, il préfère ne pas trop s’y attarder. A quoi bon, de toute manière ? Sa vraie maison, c’est son bateau. Car monsieur passe sa vie sur les flots, depuis qu’il a été recueilli enfant par Lorenzo Del Bosque, le pirate bien connu, alors qu’il errait dans la rue d'un des ports de Finscéal. Il ne savait plus ni son nom ni d’où il venait ; et le pirate s’est laissé attendrir dans un moment de bonté en le prenant comme mousse sur son bateau....et en le considérant progressivement comme son fils adoptif en lui donnant un nom à consonance thierrienne. S’en est suivi une vie d’aventures palpitantes plus ou moins dangereuses, qu’il se fera un plaisir à vous raconter, tant il est cabotin - toujours en exagérant. A la mort de son mentor il y a dix ans, c’est lui qui a hérité du bateau et du titre de capitaine, construisant progressivement sa propre légende de fameux filou parfois impitoyable. Pirate pour certaines provinces, corsaire pour d’autres, commerçant avec d’autres, Aureliano joue sur tous les tableaux en fin diplomate, et toujours avec le sourire. Une personnalité à ne pas négliger lorsque l’on parle aventures maritimes, donc.

Shûya vient d’une grande famille de marchands du Souzoku. Très jeune, il a manifesté une grande habileté avec les chiffres mais aussi en termes de diplomatie, ce qui lui a valu d’être rapidement associé aux affaires de son père, comme son frère aîné. Chacun tentant de son mieux d’étendre l’empire commercial de la famille..comprenant aussi bien des affaires conventionnelles comme des œuvres d’art, que des secteurs un peu plus nébuleux comme celui de la vente d’opium, dans laquelle il s’est spécialisé. Pourquoi l’opium ? Allez savoir. Peut-être parce que c’est une marchandise rare et chère, et qu’il flaire les bénéfices qu’il peut faire..ou qu’il aime le pouvoir qu’il peut avoir sur les personnes qui y sont dépendantes et prêtes à payer une fortune pour s’en procurer. La moralité n’est clairement pas le premier de ses soucis. Mais il n’est pas idiot pour autant. Comme un joueur d’échecs, il prévoit tous ses coups à l’avance, et ne s’engage pas à la légère sur une affaire. Cependant, c’est un homme orgueilleux et possessif qui déteste que l’on marche sur ses plates-bandes, notamment venant d’un certain pirate roux qui essaie de se lancer dans le commerce d’opium, lui aussi. Protecteur envers les siens aussi, surtout avec sa petite Ninlil, sa comparse de crime depuis qu’elle a éclos pour lui il y a presque quinze ans - il faut dire aussi qu'il a sauvé son œuf du marché noir, trouvant ce destin trop triste pour un dragon. Ils ont fait les quatre cents coups ensemble, et ensemble, ils ont décidé que l’armée, ce n’était vraiment pas pour eux - et ils se sont donc arrêtés aux trois années de base à Lauria.